Le bois est une ressource naturelle essentielle dans notre société, en tant que bois d’œuvre, bois d’industrie, ou encore bois de chauffage. Son exploitation à l’échelle mondiale est à l’origine d’une déforestation massive, en particulier sous les latitudes tropicales. Aujourd’hui, quatre milliards de tonnes de bois sont consommées chaque année, dont 16 % servent à la production papetière. Parmi toutes les espèces exploitées, intéressons-nous à l’une d’entre elle aux multiples usages : le bambou. Mais peut-on parler réellement de bois de bambou ? Pour répondre à cette question, il faut étudier la structure interne d’une tige. Au centre de celle-ci, on y trouve la moelle, ainsi que les tissus conducteurs de sèves : le xylème et le phloème. Le premier transporte la sève brute, une solution très diluée quittant les racines pour les organes aériens. Le second conduit la sève élaborée, constituée des produits de la photosynthèse depuis les zones photosynthétiques jusqu’aux autres organes. Des structures secondaires se développent peu à peu en périphérie de cette même tige chez les gymnospermes et les angiospermes dicotylédones : les assises libéro-ligneuse et subéro-phellodermique qui permettent une croissance en épaisseur. L’assise la plus externe – assise subéro-phellodermique – est responsable de la production entre autres du liège, tandis que l’assise la plus interne – assise libéro-ligneuse – fabrique le xylème et le phloème secondaires, respectivement communément appelés le bois et le liber. À l’exclusion du bois, toutes ces structures constituent l’écorce. Le bois n’est donc qu’une fraction de la tige, à savoir le xylème secondaire. Le bambou, tout comme le brin d’herbe ou le roseau, fait partie des angiospermes monocotylédones qui n’ont pas de croissance en épaisseur. Cela signifie que la croissance se fait à diamètre constant tout au long de sa vie. Il n’y a donc pas de production de bois. Le bois de bambou n’est donc pas du bois.